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news 21.06.2017

Ton public (lettre à Soprano)

Texte: Joram / Photo: Davide Gostoli

Quand tu montes sur scène, tu peux l'entendre chanter, dimanche c'est toute une ville qui a pu entendre ses clameurs.


Ton public t’est fidèle car il te sait sincère, tes années à chanter tes drames lui ont appris à être fier. Il est la force de tes faiblesses, de ses faiblesses tu en fais des forces. Quand il quittait le Chapiteau, dimanche, on pouvait apercevoir quelques larmes aux coins de son visage, il regardait le monde avec un œil trempé de bonheur. Tu dis qu’il est le meilleur de la planète et tu n’as pas tort, mais tu sais qu’il est bien plus que cela. Tu sais que de la planète il est son avenir, son futur.

Alors comme un grand frère tu veux le protéger, comme un tonton tu veux le faire rigoler, comme un père tu veux le conseiller, comme un grand-père tu veux lui rappeler, comme un ami tu veux le comprendre.
Alors tu l’aides à être celui qu’il sera. D’une certaine manière, le Hip-hop a fait de nous ceux que nous sommes maintenant et en digne héritier tu fais pareil. Dimanche, j’ai entendu des enfants scander les noms de Rosa Parks, Malcolm X, du commandant Massoud ou encore de Kunta Kinte. J’espère que leurs parents ont su leur expliquer qui ils étaient et ce qu’ils représentaient, comme toi tu sais le faire de tes aînés, IAM, Kery et tous les autres.
Alors tu lui donnes, tu lui donnes tout. Dimanche, des centaines de jeunes ont découvert un concert de rap pour la première fois. Grâce à toi ils ont pu ressentir toute cette énergie, toute cette force qui fait que notre musique sera toujours celle que l’on aime.
Alors tu lui montres que rien n’est impossible, qu’aucune montagne n’est trop haute et tu chantes du Balavoine car tu as juré que tu prendrais ta chance.
Alors je repense à tes débuts…
C’est pour l’amour d’un peuple,
C’est pour l’amour d’une zik,
C’est pour l’amour d’une jeunesse.

Tu vois, il y a des choses qui ne changent pas, tu le disais il y a 15 ans déjà.


Texte: Joram / Photo: Davide Gostoli