Psycho Weazel, un peu de tout dans l’univers de l’electro
Marie de Saint PérierUn mélange de cold wave, d’italo disco et d’EBM, c’est ce que propose Léo Bessot et Ivo Roxo, tous deux 28 ans, sous le nom de Psycho Weazel. Mais Psycho Weazel, c'est avant tout l'histoire d'une rencontre, d'une passion partagée depuis 13 ans et d'une évolution musicale constante dans le monde de l’electro.
Comment est né Psycho Weazel ?
Léo : Tout a commencé dans un car en allant au camp de ski. J’écoutais de la musique sur ma boombox et Ivo, plus devant, écoutait ses propres morceaux. Nos playlists étaient similaires, ce qui a lancé la discussion. Après le camp, on a fait un DJ set ensemble et ça a été une évidence pour nous de continuer.
Ivo : Exactement. Au début, c’était pour le plaisir, mais au fil des ans, on a vu qu’on pouvait envisager un avenir musical sérieux. On a donc investi de plus en plus de temps et d’énergie dans le projet.
Aviez-vous tous deux une expérience musicale avant votre rencontre ?
Léo : De mon côté, j’ai appris à mixer avec mon frère et mon voisin. Ma mère avait beaucoup d’instruments à la maison, ce qui m’a permis de développer un attrait pour la musique. J’ai ensuite découvert la musique électronique et ça a été une révélation. Cette manière de tout à coup pouvoir faire de la musique juste avec un ordinateur, cela permet de pouvoir découvrir sa créativité.
Ivo : Moi aussi, j’étais passionné de musique depuis toujours. J’ai voulu jouer de plusieurs instruments, mais c’est finalement l’ordinateur qui m’a permis de faire de la musique. J’ai beaucoup appris en regardant Léo et en expérimentant moi-même.
Comment avez-vous évolué musicalement depuis vos débuts ?
Léo : On a commencé avec un style très en vogue à nos débuts, l’electroclash, puis on est passé à la deep house. On s’est également prêté à la house et à la techno. Chaque phase nous a apporté quelque chose de nouveau.
Ivo : On aime explorer différents genres, ce qui nous permet de créer une musique unique. C’est un processus d’évolution constant.
Comment décririez-vous votre style musical actuel ?
Léo : C’est difficile à définir précisément. On pourrait dire que c’est un mélange de tout ce qu’on aime, très dansant et groovy, en même temps avec des inspirations un peu rock dans les sonorités, tout à coup psytrance dans les rythmiques et parfois, il y a également de la mélodie et de la voix.
Ivo : C’est un style très varié qu’on pourrait qualifier d’indie dance. C’est un terme qui est, pour certaines productrices et certains producteurs, un peu péjoratif justement parce qu’il mélange tout ce qui ne ressemble pas et qu’on ne peut pas mettre dans une case précise. Mais cela crée justement un style avec une variété folle et on s’est retrouvé là-dedans.
Vous avez sorti un nouvel album en mars, “Boysdontcry”. Que représente-t-il ?
Léo : Cet album est un mélange de toutes nos inspirations du moment. On a voulu faire quelque chose de plus profond musicalement, en mélangeant musique de club et morceaux à écouter tranquillement. C’était le défi : pouvoir concilier le club et la musique que tu aimes bien écouter dans tes écouteurs sur Spotify aussi, tou.te seul.e, être posé tranquillement et juste plongé dans un univers.
Ivo : C’était un rêve de longue date. On a pris le temps de travailler sur cet album pendant la période post-Covid, et de se chercher musicalement, en explorant de nouveaux sons et styles.
Pourquoi avoir choisi comme nom d’album “Boysdontcry” ?
Ivo : Le but était de prendre le contre-pied de ce que cela signifie, à savoir les hommes ne pleurent jamais, et de présenter la sensibilité masculine. On voulait transmettre dans cet album le fait de ne pas rentrer dans l’archétype et les éducations archaïques qu’on a pu avoir en tant qu’homme, à savoir accepter ses émotions, de ne pas être une pierre et de vouloir toujours être fort. Nous voulions vraiment casser ces clichés, et montrer que nous pouvons accepter de nous prendre dans les bras, de pleurer, de rire et d’accueillir toutes ces émotions parce qu’elles sont humaines.
Vous êtes venus inaugurer la scène du Phare l’année passée à Festi’neuch. Quels souvenirs en gardez-vous ?
Léo : C’était incroyable. Avec cette scène il y a un réel désir de mettre en avant la musique électronique et les DJ sets. Nous avons la chance de pouvoir nous occuper de la programmation, et ainsi promouvoir des artistes locaux que nous apprécions beaucoup. Jouer là-bas a été fantastique, surtout en voyant tout ce monde présent pour nous soutenir. Festi’neuch, c’est la maison.
Ivo : C’était un moment mémorable, surtout avec la surprise de jouer en back-to-back avec Pedro Winter. C’était un rêve de gosse qui se réalisait.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Léo : On travaille beaucoup sur de nouvelles productions, principalement orientées club. On veut retrouver l’improvisation et l’énergie des DJ sets, cette improvisation et légèreté du moment et pouvoir capter le moment présent.
Pour conclure, que représente la musique pour vous ?
Léo : La musique est toute ma vie. Elle influence mes décisions, que ce soit professionnellement ou personnellement. C’est un exutoire incroyable. Entre 20 et 25 ans, lors de choix cruciaux, il n’y avait que la musique pour moi. Je suis extrêmement fier d’avoir rencontré quelqu’un comme Ivo, car il partage cette même passion. Honnêtement, je serais très seul sans lui.
Ivo : C’est une passion qui nous a permis de créer quelque chose de très positif ensemble. Même si elle peut parfois isoler, être deux rend cette aventure encore plus enrichissante.