#Tellement

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edito 16.06.2024

La chasse à l’instant

Joram

Je ne sais pas si c’est le temps qui passe ou le temps qu’il fait mais voilà 2 jours que je déambule à travers Festi'neuch sans vraiment savoir ce que je cherche à dire, à écrire. Alors j’observe, de loin pour me faire une idée de l’ensemble.


Tout semble si harmonieux, serein, c’en est presque étrange de marcher au milieu d’une foule et de ressentir cette sensation, tout me semble irréel. Alors je m’intéresse aux détails. Vos visages, vos attitudes. Je cherche, encore, mais tout d’un coup je sais quoi et ça change tout. Ça change tout car je sais que je ne trouverai jamais de réponse à la question que je me pose, mais est-ce que je dois arrêter pour autant ? Non, j’aime beaucoup trop ça, c’est même une partie de ce qui motive mon travail ici ; chercher ce qui fait de Festi’ qu’il est ce qu’il est.

Année après année (et ça commence à en faire pas mal…) je cherche donc à comprendre, à trouver un moyen de poser ce ressenti sur le papier. Chaque année je pense avoir réussi jusqu’à l’édition suivante qui me fait comprendre que je n’avais pas complètement raison, pas complètement tort non plus. Mais Festi’ n’est pas juste ce que je pensais, ou peut-être que oui… Je ne sais pas.
Peut-être est-ce le temps qui passe ou alors le temps qu’il fait… alors je marche, je regarde les gens, j’ouvre mon portable, je regarde ces mêmes gens dans des stories et c’est là que je me rends compte qu’on est pareil-le.s, qu’on cherche la même chose. On veut capturer l’instant, le rendre immortel, en images, en mots ou en sons, on cherche à capturer cet instant particulier, celui qui fait toute la différence. Mais voilà, l’instant ne supporte pas la captivité, il doit être libre pour vivre.
Alors j’arrête ma chasse. On n’enferme pas un oiseau que l’on veut voir voler. Je sais maintenant que ma quête est impossible. Je ne capturerai jamais cet instant, ce truc qui rend Festi’ particulier et c’est très bien ainsi, car on le sait tou.te.s, les meilleurs instants ne sont pas ceux que l’on cherche, mais ceux qui s’offrent à nous. Et maintenant cette idée dans ma tête, et si finalement l’instant c’était Festi’ ?

 

🖊️ Joram 

📸 Stéphanie Wenker