Faites le maximum
RouquiniolVendredi fin d’aprèm. Partir au bordu pour aller quelque part. Chercher deux transats. Le son est fort, du rock, fort. Des vieux classiques.
Se poser pour commencer. Apprécier le semblant de détente. Contempler le paysage.
D’abord j’ai cru que c’était DJ Mitch avec une perruque. Puis j’ai pris mon assistant culturel et psycho-sociologique dans ma poche. Et j’ai appris qu’il s’agissait de The JB. Un site internet le qualifie de dj mythique, et en effet, à le regarder, c’est probablement un des premiers qualificatifs susceptibles de remonter dans ce qui me sert de cerveau.
Le mec balance Wonderwall. Il a un micro. Il fait les backing. Et il chante juste. Il est dedans. Complètement. Il est le son qu’il passe, osmose totale et instantanée, le lead, le kick, les grattes surdistortionnées, tout le groupe à lui seul. Il connaît les chansons par cœur, c’est p’têtre même lui qui les a écrites.
Moment surprenant. Et Dieu sait qu’on aime les surprises par les temps qui courent. Peter Tosh est ainsi apparu sur la plage. Et un cygne aussi, un peu paumé et qui se demande sûrement ce que c’est que ce bazar.
Sur fond sonore de public en folie, le type nous raconte qu’il remercie Dieu et Satan, qu’il joue bientôt à Estavayer et que surtout :
« – Faites le maximum »
La finition n’est pas forcément joyeuse, on dira un peu mélancolique sur ce coup. AC/DC puis America pour partir légèrement, loin dans ce ciel un peu couvert, ou dans ta tête au milieu des rendez-vous manqués et des bonnes idées disparues.
Il remercie tout le monde, le festival, l’accueil, tout ça :
« – Y’a demain, pis après j’sais plus ».
Photo : Joey Barnes
Rouquiniol