Je ne danse plus le mia
Texte: Joram / Photo: RoxaneLa meilleure façon d’être déçu réside généralement dans notre degré d’attente, peut-on ne pas ressentir de frustration lorsque l’on n’a pas eu ce que l’on voulait ? Cette question résonne dans ma tête depuis que M.I.A a pris le micro hier soir sur la scène du Chapiteau. Quelques heures de sommeil et un excellent massage plus tard, il est temps de faire le bilan, calmement.
Commençons par ce que l’on sait avec certitude depuis jeudi soir et le concert des Prophets of Rage; le Chapiteau supporte désormais très bien les basses, même lorsqu’elles sont poussées. Que s’est-il donc passé hier soir avec le son de M.I.A ? Connaissant les influences de la chanteuse, je me dis qu’il y a derrière cette sur-saturation une envie de donner une certaine texture à sa prestation, un petit côté sale qui devrait pourtant me plaire mais non… Ce qui marche très bien pour une rave sauvage dans une usine londonienne ne prend pas sur une tournée d’une artiste de l’envergure de M.I.A. La limite entre un son un peu sale et franchement dégueulasse est fine, elle nécessite un savoir-faire que les ingénieurs du son de la star n’ont visiblement pas, l’excuse de la première date ne tenant pas la route à ce niveau.
Restait alors M.I.A, je me disais qu’à elle seule elle pouvait faire remonter la sauce mais là aussi, et surtout ai-je envie de dire, elle n’a pas été à la hauteur de l’image que je me faisais d’elle. En quelques minutes seulement elle a réussi à passer du statut d’icône à celle d’une artiste fade. Celle que je pensais charismatique, dont l’aura pouvait transcender une audience n’était pas là hier soir. Mauvais moment, mauvais endroit ? Peut-être, mais me voilà déçu maintenant et je n’aime pas ça, hier soir une artiste en qui je croyais est morte, une diva est née.
Texte: Joram / Photo: Roxane