Un rond de paradis
Brízida TorresPetit récapitulatif du programme des Arts de la Rue à Festi’neuch
Intitulé a priori simpliste mais qui parvient en fait tout juste à englober toutes les disciplines que le genre accueille, les « arts de la rue » sont nommés ainsi par l’espace qu’ils requièrent pour pouvoir s’exprimer intégralement… Dans la rue, les murs sont inexistants, le plafond devient infiniment haut et les rayons de soleil traversent le ciel entier pour venir dessiner les courbes de l’artiste de rue en pleine action sur un bitume ardent.
Les premières expériences où, bouche bée, j’assistais sans broncher à des spectacles que je percevais comme magiques – et ce toute la nuit, de surcroît à un âge où cela ne se fait pas (cette heure à laquelle on entend normalement quelqu’un chuchoter « vous avez vu quel âge a la gamine là-bas ? Elle ne devrait pas déjà être couchée ? ») – furent les spectacles du Buskers Festival. Assis les un.e.s à côté des autres au premier rang, parfois à quelques centimètres seulement d’un.e cracheur.euse de feu ou d’un.e acrobate, nous étions plusieurs à déchanter quand la dernière flamme ou le dernier flic flac venait ponctuer la fin d’un rêve éveillé.
Pendant toute la durée de la représentation, nous n’avions pas bougé d’un pouce (ni même d’un millimètre). D’abord intimidé.e.s par l’expressivité de ces humains, dont le maquillage accentuait prodigieusement les mimiques, nous cherchions du regard nos parents, pour être sûr.e.s que rien ne pourrait nous arriver… Ensuite, au fil des secondes, plus rien n’avait d’importance, et nos yeux ne parvenaient pas à se détacher de ces corps en perpétuel mouvement : fluides, naturels, sincères. Des corps d’humains qui n’avaient pas le temps de mentir. Des corps forts et fiables exécutant des mouvements précis et d’une grâce inégalable…
Retour au présent… Si je vous disais qu’il est possible de ressentir à nouveau tout ça, vous me croiriez ? D’arrêter le temps, ne penser à rien, entrouvrir la bouche malgré soi et perdre de vue ses problèmes pendant quelques minutes… vous me croyez si je vous dis que c’est possible, rien qu’avec le sens de la vue ? Essayez dès samedi de vous asseoir à proximité du lac ou sur une aire de repos du festival. Si vous ouvrez bien les yeux, peut-être apercevrez-vous un clown ou un échassier passer par là et bousculer votre sens des priorités. Petite remarque ; il se peut que vos mômes les remarquent avant vous !
Le cirque, c’est un rond de paradis dans un monde dur et dément.
Annie Fratellini
Programme du samedi 11 juin :
- À toute heure | Le Cirque au Carré ✦ Big Fish | Partout
- 19h30 | Compagnie Alsand ✦ L’Odyssée d’Alysse | Au bord du lac derrière les stands Migros et Vins & Terroirs
- À toute heure | La compagnie du Botte-Cul (clowns) ✦ La Cerise sur le Gâteau | Ne les cherche pas : si t’as pas de chance ce sont elles qui te trouveront (les adultes en ont plus peur que les enfants)
Progamme du dimanche 12 juin :
- 13h00 | Compagnie Alsand ✦ L’Odyssée d’Alysse | Au bord du lac derrière les stands Migros et Vins & Terroirs
- 13h30 et 15h15 | La Compagnie Zanco (échassiers) ✦ La Vague Rouge | Spectateur, si t’es petit lève la tête mais si t’es grand… lève la tête aussi !
- 16h15 | Compagnie Alsand ✦ L’Odyssée d’Alysse | Au bord du lac derrière les stands Migros et Vins & Terroirs