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news 17.06.2018

Des oizos un peu fous, un petit cabotin et des ampoules à filament

marion jobin

Depuis quelques années, les arts de rue sont invités à Festi’neuch. Aux quatre coins du festival, les artistes présentent des performances désopilantes à un public curieux et attentif. Cette année et encore pendant tout ce dimanche après-midi, n’hésitez pas à aller à la rencontre des marionnettes habitées qui vont vous faire rire, vous surprendre et vous étonner ! Quant à moi, je les ai rencontrés dans leur loge.


«On s’est planté, ici on fait de la musique ? On va partir… Purée, avec tout ce bruit, on n’en pouvait plus, on allait appeler la police. Et jusqu’à quelle heure ! Les sauvageons à Neuchâtel… Et le gigot pour belle-maman demain ? Oui ne te fais pas de soucis… Eh j’ai un pote, il vend une clio !”

Le sentiment de faire une interview de l’absurde ? C’est exactement ce que j’ai ressenti en ce début de discussion avec les Dodos. Vous avez sûrement croisé ces drôles d’oiseaux sur le site du festival. Juchés sur leurs bêtes disparues, deux explorateurs, le grand professeur Jean, accompagné de Jean, son assistant (ex médecin légiste), déambulent tout le week-end pour explorer le safari humain et urbain des Jeunes-Rives. En s’approchant d’eux, lentement, parce que c’est quand même grand un Dodo, la première question qui me vient à l’esprit c’est de savoir comment fonctionne la mécanique de ces marionnettes géantes et surtout combien sont-ils sous le costume ? «On est 4 dedans… C’est un système de trompe-l’œil. On est sur des catcheurs à la retraite. Ils sont petits mais très très forts.” Voilà, vous savez tout.

Plus sérieusement, autant Les Dodos que Pépé de la Cabana ou encore Les Têtes d’Ampoule s’accordent à dire que déambuler dans un festival de musique est une expérience fantastique.

Pépé de la Cabana, un petit bonhomme à la fois tendre et terrible, qui devient au fil des rencontres portraitiste, poète ou encore photographe, raconte : «Dans un festival de musique, les gens ne sont pas venus pour nous voir. L’effet de surprise est garanti. Pépé peut être déstabilisant, mais il a beaucoup a apporté au public et celui de Festi’neuch le lui rend bien.” Christophe, une des Têtes d’Ampoule ajoute que le microcosme hétéroclite d’un festival de musique crée des réactions extrêmement diverses. Un tel public lui permet de proposer un spectacle déambulatoire à la croisée des chemins entre la performance, l’art contemporain et le spectacle de rue.

Pour finir, Pépé de la Cabana et Les Dodos m’expliquent que la particularité de ce type de spectacle est l’interactivité des marionnettes avec le public. Les marionnettes répondent spontanément aux curieux qui osent s’approcher d’eux permettant ainsi de créer la surprise. Pour les artistes, c’est dichotomique, un peu schizophrénique, mais pour nous c’est un régal. Si vous ne les avez pas encore vu, chaussez vos baskets et courrez les chercher, ils en valent le détour. Et il reste des billets pour aujourd’hui!

Texte: Marion