#Tellement

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non-classe 21.01.2021

Les vilains, pas si vilains que ça

Stéphanie

Festi'neuch, c'est aussi les arts de rue!


Moi, ils me faisaient peur, les vilains, ces êtres aux visages de bébés grossiers, à l’expression simiesque et aux cheveux rougeoyant dans le soleil de cette fin de journée. Je les observe de loin, timidement, en grattant le sol du bout de mes chaussures pleines de boue. Ces personnages me confrontent à des peurs irrationnelles d’enfant. Ils me font penser à des clowns aux moeurs tordus qui vivraient dans les égouts pour en ressortir et me traîner dans les méandres de la terre. (Merci Stephen King…  je me serais bien passé de ça)

Je m’approche pourtant d’eux, celui qui est le plus proche de moi saute de son tracteur, vient taquiner une petite fille qui entre dans le jeux et qui n’en peut plus de rire. En l’a regardant, elle me fait comprendre que oui, il font un peu peur, mais que finalement, ils ne sont pas bien méchant.

Pour mieux saisir leurs arts, je me suis permise d’aller à leurs rencontres pour les questionner.

Les deux artistes ont un parcours artistique très complet. Gil et Sylvain sont danseurs, comédiens, font de la mise en scène de chorégraphie, du théâtre…  Ce sont des artistes intermittent qui m’ont accueillie avec beaucoup de gentillesse.

 

De quelle planète viennent les vilains?

Ils viennent de partout et de nulle part. Ils sont nés suite à un spectacle que nous faisions avec notre troupe de l’époque. Les personnages de l’autre spectacle étaient des petits vieux. Je me suis dit que je voulais des personnages plus taquins, volubiles. Des morveux un peu destroy, qui font rire, mais qui dérangent aussi, un peu.

Vous êtes des bébés nourris aux céréales transgénique?

ça pourrait (rire)

Pourquoi les cheveux roux de clown (ça fait peur)

Car ça fonctionne, on reconnaît les perruques, les codes clownesques sont déjà là. Les gens nous voient arriver.

Comment réagissent les adultes en vous voyant

De manière générale plutôt bien. Mieux la journée que le soir, mais c’est un détail. Ici à FestiNeuch on trouve les gens très sympas, ils réagissent bien, ils se prennent au jeu, participe, prennent des photos. C’est plaisant de les voir rire et de dépasser leurs aprioris.

Et les enfants?

Certains pleurent en moins d’une minute et il ne faut pas insister. D’autres ne veulent plus nous lâcher et s’amusent  volontiers avec nous. Finalement, c’est peut-être eux qui comprennent le mieux le concept.

Agacer, déranger, amuser? Quel est le but de la démarche?

Laisser une trace, un souvenir, une empreinte. à l’époque, dans les festivals, il y avait des acrobates sur des échassent. Aujourd’hui, il faut quelque chose de plus moderne.  Finalement, je dirais que le concept est aussi de faire en sorte que les gens dépassent leurs premières impressions. Dépasser l’esthétique pour se concentrer sur ce qu’il y a de mieux chez la personne.

Vous organisez des chorégraphies?

Parfois oui, mais de manière générale c’est de l’improvisation, on y va à l’instinct.

Et la suite?

Nous allons nous produire dans d’autres festivals cet été notamment à Croisic en France.